Un air un peu triste sur le visage la femme regarde ses enfants qui courent entre les vignes, elle esquisse un sourire, elle les aime ses fils, là n'est pas la question mais elle  voulais tant une filles, une seule mais la vie ne semble pas le vouloir. Son mari passe devant elle en tracteur, leur regard se croisent, contenant tous les deux la même lueur, la tristesse, elle porte les mains à son ventre, elle vient de perdre un enfant, elle n'arrive pas à ne pas s'en vouloir, elle n'a rien fait pourtant mais dans sa tête c'est sa faute et ça tourne en boucle, la blessant un peu plus à chaque seconde sans qu'elle parvienne à se raisonner.

Le couple est assis dans le cabinet inquiet, ils sont paniqués ils ne savent pas ce qui se passe, ça fait des heures qu'ils sont arrivés, la jeune femme s'est réveillé en pleine nuit, une douleur intenable dans le ventre. Ils se regardent anxieux, elle retient un nouveau gémissement puis ils se tournent vers la porte qui vient de s'ouvrir, le médecin à un grand sourire aux lèvres. Elle n'arrive pas à y croire, elle ne capte pas les mots, elle ne veut pas que ce soit vrai, car c'est trop beau, il les félicite, elle est enceinte, enfin, alors que ça fait dix ans qu'elle n'y arrive plus, après avoir perdu cet enfant, les garçons sont grands. Elle s'était faites à cet idée, ne plus avoir des enfants mais elle est tellement heureuse. Elle suit son mari jusqu’à la salle et quand elle sent la sonde sur son ventre, elle se sent bien tellement, elle sourit heureuse mais la tête du médecin lui fait peur, elle demande ce qui ce passe et celui c lui répond d'un ton enjoué:
- "Vous n'attendez pas un mais trois enfant, félicitation, vous attendez des triplés!"
Le visage de la jeune femme s'envahit de joie, trois enfant d'un coup, de quoi compenser ces dix années sans porter la vie.

Les trois petites filles courent dans le couloir, se tenant la main, la plus petites est au milieux, c'est aussi la meneuse, elle est encadré par les jumelles, celles des triplés qui sont identiques, dont Déli, elle est à gauche, comme toujours, Isabeau est au milieu et à droite Antigone. Leur mère les suit, inquiète, elle leur dit de ralentir, autant parler dans le vide. Elles rentrent dans le bureau, elles se précipitent dans un coin et restent ensemble comme toujours, leur mère s'en inquiète, elle a du mal avec ses filles, elles ne parlent pas, pas à elle en tout cas et ça lui fait mal de se sentir exclu ainsi de la vie de ses filles. Le médecin lui dit de sortir pour qu'il parle aux filles, elle a l'impression d'y rester des heures, et quand enfin il l'a fait revenir, le verdict tombe, il y'a une raison simple, Délilah est muette et ses sœurs se taisent pour la protéger, pour le cacher.

La cuisine est silencieuse, pourtant la tension est au maximum, les mains de Déli s'agitent en tout sens, elle signe, énervé après sa mère, elle en a tellement marre, qu'on la considère comme une gamine, elle n'en est plus une. Elle ne supporte plus sa vie, les cours à domicile, les sorties réglemente, ce qu'elle supporte encore moins, c'est de voir ses sœur qui elle vont en cour. Elle s’énerve tant que sa mère n'arrive plus à la comprendre, elle vient de décrocher son bac, avec deux ans d'avance, elle est alors assez mature pour aller étudier en ville, avoir un appart, c'est ce qu'elle veut. Elle finit par perdre patiente, se rue dans sa chambre, Antigone essaye de la raisonner mais rien n'y fait.

Le regard d'Aliénor se pose sur l'océan qui l'éloigne de sa maison, elle à peur, beaucoup et déjà ses sœurs lui manque, c'est ça le plus dur, elle sent déjà la petite boule dans sa gorge, l'envie de pleurer. Elle rentre dans la cabine, pour échapper à la petite brume, elle se pose dans un coin et fouille sa valise tout ce qu'elle a emmené, pas grand chose, elle sait que ça vas pas être facile, qu'elle vas devoir changer ses habitudes mais elle est certaine qu'elle y arriveras, elle a assez d'argent pour tenir un petit bout de temps et elle a réussit à s'inscrire en ligne à la fac de là bas, sous une identité différente, elle a changé l'ordre de ses prénoms et prit le nom de famille de sa mère, elle se doute qu'ils vont le chercher, elle s'en veut un peu mais c'est essentiel pour elle de prendre du recul, il ne la chercheront pas jusque là. Quand le bateau débarque et qu'elle arrive dans cette ville, elle pousse un long soupir.

Sa nouvelle vie commence aujourd'hui
   

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